mercredi 11 avril 2012

Les Mennonites

Ci dessous l'expérience d'une famille qui a pu aller dans une colonie mennonite près de San José de Chuiquitos. Nous aurions beaucoup aimé pouvoir y entrer nous aussi, mais le prix en taxi pour y aller était vraiment très cher....on s'est donc contentées de jouer les reporters et de prendre en photo ces hommes et ces femmes un peu particulier...

"Mais qui sont ces mennonites ?
Au XVI° siècle, lors de la séparation de l’église et de la Reforme, un prêtre catholique hollandais, Menno Simon, prône le baptême comme un choix d’adulte. Il crée ainsi sa propre doctrine et son propre groupe, les mennonites.
Les mennonites sont donc anabaptistes et pacifiques. Ils refusent tout modernisme dans la vie courante.
Les premières communautés se sont installées en Russie, puis au Canada. Ils ont ensuite migré au Mexique et au Paraguay.
Depuis une trentaine d’année, ils sont venus s’installer dans la région de Santa Cruz. Le gouvernement Bolivien les autorise à avoir leur propre système éducatif en allemand et de pratiquer librement leur religion dans leurs églises. En contrepartie, les mennonites doivent exploiter la partie orientale de la Bolivie.
L’état Bolivien ne les autorise qu’à travailler dans l’agriculture et l’élevage.
Aujourd’hui, ils sont devenus un moteur indispensable dans l’économie et le developpement de la région de Santa Cruz.
Ils sont arrivés à cultiver des terres là où aucun Bolivien n’y était arrivé avant….
Ils produisent du soja, du sorgho, du mais, du lait et du fromage.
A partir des axes routiers bolivien, il est presque impossible d’apercevoir les colonies. Il faut prendre une piste, et s’enfoncer plus loin dans les terres.
Quelques kilomètres plus loin, c’est comme si on changeait de pays et d’époque.
Les pistes sont propres, on ne voit plus de déchets sur les bas côtés.
On croise des hommes et des femmes sur des buggy tirés par un ou deux chevaux.
Pas de voitures, seul le bruit du camion résonne dans un silence troublant.
On aperçoit enfin les premières fermes: une barrière de bois délimite l’entrée de la propriété, un petit chemin mène à une maison de briques rouges aux fenêtres blanches, quelques fleurs, un potager, des poules se promenant librement….
Dans chaque ferme habite une famille avec en moyenne entre 8 et 10 enfants.
Les enfants vont à l’école à partir de 6 ans et jusqu’à 12 ans pour les filles, 13 ans pour les garçons. L’enseigenement se fait en un dialecte allemand.
L’enseignement est rudimentaire: savoir lire, écrire, compter et étudier la bible.
A partir de 12 ans, les enfants sont enfin autorisés à aller à l’église pour terminer leur enseignement religieux.
Même s’ils restent libres de choisir d’y aller ou non, c’est tout de même vivement conseillé.
A partir de 9 ans, fini de jouer, on passe dans le monde des adultes et les enfants doivent aider aux taches ménagères et aider au travail de la ferme.
Seuls les garçons sont autorisés à apprendre quelques mots d’espagnol.
Les femmes ne parlent pas d’autres langues que ce dialecte allemand.
Les jeunes filles apprennent très tôt les taches ménagères et la couture. Chaque femme confectionne ses robes et celles de ses filles, et aussi pour certaines les salopettes des hommes.

Dans la vie courante, les mennonites refusant le modernisme, il n’y a pas d’éléctricité, pas de téléphone, pas de TV, pas d’appareil photo, et surtout la musique est interdite.
Il n’y a bien sûr ni motos ni voitures. Tout objet moderne semble être considéré comme machiavélique voir satanique…..
Nous avons même été sermonnés pour avoir utilisé nos appareils photos, en ayant pourtant demandé l’autorisation.
Il nous a semblé qu’il était difficile pour les adultes mennonites de préserver des jeunes si influençables, du modernisme qui se trouve à portée de mains et à seulement quelques kilomètres de la colonie.
Certains jeunes sont même venus nous demander de la bière une fois la nuit tombée et à l’abri des regards des parents….
Les exploitations agricoles devenues de plus en plus grandes et les cultures intensives, les mennonites utilisent maintenant des tracteurs, seul petit excés de modernisme….
Au XVI° siècle, le choix du baptême était certainement un choix d’adulte responsable, mais aujourd’hui peut on parler de choix ????
Les jeunes filles sont complétement écartées du monde et de la vie moderne…. Quitter la colonie est une possibilité même pas envisageable.
Même si les hommes sont plus ouverts vers le monde exterieur, le choix de cette religion me paraît plus comme une suite logique de vie sans vraiment d’autres possibilités. Pas d’autre choix possible…. Naître mennonite, grandir mennonite, vieillir mennonite et surtout…. penser mennonite. Les mennonites en vivant « entre eux » sont maintenant confrontés à des problèmes de consanguinité : il y a de nombreux enfants ou jeunes handicapés.
De tous ces visages, de tous ces sourires , de tous ces regards rencontrés, il y en a un que je n’oublierai jamais: celui de Catarina, la fille ainée de Peter. Regard triste où on pouvait lire la résignation et la soumission….
« Dis, tu veux bien me donner ton camion. Comme ça, je pourrais me mettre à l’ombre et écouter de la musique américaine… » Parole de Gerhart, un jeune mennonite au moment de partir."


3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Heureux de vous retrouver.
    Merci de nous éclairer sur les bienfaits d'une religion qui ressemblent à tant d'autres...
    Et les animaux dans tout ça ? Et vous ?
    Bises,
    Daniel

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  2. C'est horrible pour les femmes et les hommes on dirait des animaux

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  3. Avez-vous vu l'émission sur M6, dans cette noirceur, les femmes résignées et si tristes confectionnent des gâteaux merveilleusement multicolores, c'est le choc, un message, un SOS; ces gens sont des esclaves, on leur fait peur on ne les éduque pas, j'en ai froid dans le dos

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