Notre randonnée aura duré 15 jours, voici quelques photos et un petit résumé de notre aventure.
Le premier jour de marche, nous sommes un peu déçues de voir un chantier de construction, des grues, des machines... que se passe-t-il?? on commence à prendre peur, on se demande quand le chemin deviendra calme. Le chantier est géré par les chinois, ils entament la construction d'un barrage, ainsi que d'une route qui traverse la montagne. Nous prenons une jeep sur quelques 10Km, ça dure au moins 2h, la route est en très mauvais état à cause de la pluie. Quand on dit route, il s'agit d'une piste en terre, avec des trous, des pierres et de l'eau.
Nous avons le choix tous le long du trek entre un sentier de randonnée, et la "route piste" ou passent des jeeps de temps en temps.
Nous commençons à marcher, et à notre grande joie, le chemin devient vite très beau, le bruit du chantier n'est plus. On se retrouve à marcher au milieu des champs de cannabis, de la mauvaise herbe ici!!
La nature reprend ses droits: ici elle à prit possession de la route, il nous faut nous déchausser pour passer. Les 5 premiers jours de marche sont sommes en dessous des 3000 mètres d'altitude, la végétation est abondante, le temps humide, ce qui nous vaut la présence des sangsues! Celles-ci ont préféré le sang de Nina, et l'ont décoré d'un joli suçon sur la jambe!
Moment de détente pour hélo dans un bassin d'eaux chaudes naturelles juste sur le bord de la rivière, c'est parfait pour soigner le dos endolori. Au fond, des népalais profitent de l'eau chaude pour laver leur linge.
Hélo porte une hotte avec la tête comme le font les népalais ici, même
si ça soulage le dos en prenant plus le poid avec la tête, ça reste
assez difficile. Chaque jour nous croisons des népalais qui transportent
de lourdes charges, des pierres pour des constructions, de la
nourriture, des plantes. Certains ne font pas moins de 20 km tous les
jours pour rejoindre leur village, aller travailler ou se rendre à
l'école.
Petit à petit, après 5 jours de marche, la végétation change, elle se fait plus rare, des forêts de pins et des montagnes pelées apparaissent. L'air aussi est plus sec, le vent se lève, on s'éloigne de la rivière bouillonnante que nous suivions depuis le départ, et un autre silence s'installe. Nous avons passé le stade des 3000 mètres d'altitude. L'ambiance nous rappelle celle des montagne françaises, et dans les villages, nous pouvons acheter des champignons!!
Nous croisons beaucoup de moulins à prière que les népalais font tourner avec leurs mains quand ils passent devant, ainsi que ces pierres gravées de prières par les moines.
Halte déjeuner sur la route, nous suivons avec sérieux un régime de soupe à l'ail, il parait que c'est bon pour s'acclimater à l'altitude!
A Manang, un des gros villages du trek nous faisons une halte de deux jours. Le village est magnifique, nous sommes à plus de 3540mètres, le mal d'altitude se fait sentir pour nina, un peu mal à la tête. En revanche, hélo à l'air très bien, le traitement qu'elle prend à base d'herbes de l'himalaya à l'air de fonctionner, pas de crises d'asthme ni de mal de tête.
Arrivées a l'étape suivante après Manang, nous croisons Valérie une française qui nous raconte son histoire. Venue dix auparavant tout comme nous trekker, elle a rencontré Sonita une népalaise, devenues amies valérie reviendra tous les ans vivre trois ou quatre mois dans l’Himalaya tout en aidant Sonita à tenir son lodge. Le feeling passant bien nous décidons de faire demi tour avec elles, rejoindre leur auberge dans le village de Ghunsang, qu'on avait passé deux heures de marche auparavant. Cette pause nous permettra de nous acclimater et de découvrir la vie des montagnards népalais. Bon choix, en arrivant au lodge le ciel est dégagé, c'est la première fois que nous avons une belle vue sur les glaciers!
Le lendemain Héloise n'a qu'une envie: partir voir les yaks en haut de la montagne. Nina elle a surtout envie de manger du yaourt frais de yaks. Alors sur une journée dites de "repos", nous partons juste a coté a vu d’œil, en haut d'une montagne que nous indique Valerie. En fait ça grimpe raide surtout quand on démarre a 4000 mètres. Arrivées en haut, Valerie et Sonita nous ont rejoint, la végétation est bien plus sèche et différente, nous découvrons tous les yaks, les chevaux et leurs bergers vivant la 9 mois de l'année, isolés en haut de la montagne a presque 5000 mètre d'altitude.
La première tente ou nous sommes invitées est habité par le frère de Sonita, il nous offre du lait de yak tout frais et nous parlons de la vie qu'il mène au coin du feu. Ici ils alimente le feu grâce aux bouses de yaks, pas de mauvaise odeur, parfait. Sur la photo a gauche de la tente, c'est un puy de bouse séchées.
Valérie parlant le népalais couramment et même le dialecte de cette région montagneuse nous permet d'apprendre plein de choses et de faire
notre traductrice a certain moment.
Au centre la viande de yak qui sèche au dessus du feu, nous apprenons que ce yak est mort tué par un léopard des neiges durant la nuit. On croirait entendre un conte, mais non c'est la réalité. Cette année apparemment ils attaquent beaucoup. Les bergers ne tuent jamais de yaks, dans les montagnes ils sont tous bouddhistes, et souvent ils n'ont pas le droit de tuer d'animaux. D’ailleurs le Népal est le pays ou nous ne mangeons quasiment pas de viande.
Voila les fameux yaks, ils leur manque des poils, nous sommes en saison chaude, ils se font tondre pour fabriquer de belles couvertures comme celles sur lesquelles nous étions assis dans les tentes. Nous avons aussi rendu visite à la tente voisine a dix minutes. Dans cette-la une vielle dame avec un super sourire nous accueille et nous offre à nous quatre un grand bol de yaourt qui réjouit Nina.
En redescendant, nous trouvons une chèvre blessé qui bêle douloureusement. Valerie enjoint hélo de la prendre sur son dos, ce qu'elle fait avec joie. Mais les bergers nous disent de la laisser sur le chemin. Tristes nous essayons de comprendre qui va venir la chercher, mais valérie nous explique que c'est comme ça ici, on ne s'apitoie pas sur le sort d'une chèvre, si elle s'en sort tant mieux, sinon tan pis les vautours s'en occuperont. Gloups
Nous partons à 6H, le ciel se dégage très vite, nous avons de la chance! soudain, on aperçoit des chèvres sauvages, serait-ce des bouquetins? celui qui parait être le chef nous regarde, il ne bouge pas, nous sommes sur son territoire. Nous le regardons ébahies, c'est magique la vue que nous avons avec le sommet des montagnes qui se dégage.
Après 1h de marche en montant, photo avec les espagnols au high camp, le dernier endroit ou il est possible de dormir avant le col, nous sommes à 4850m.
Whaouh, plus nous montons, plus la vue est imprenable. C'est vraiment une belle récompense après tous ces jours de marche de voir enfin les glaciers, la neige. Malgré le souffle court, nous savourons ces merveilleux panoramas.
Les derniers kilomètres sont pénibles,avec l'altitude nina à l'impression d'avoir un casque sur la tête, l'air est très très sec, on marche comme des astronautes.
Ça y est!!! nous sommes arrivées au col de thorong pass, les drapeaux colorés nous accueillent
Hélo souligne fièrement ou nous sommes, a 5416m!!
Mais nous ne tardons pas trop, une longue descente nous attend, et Nina est un peu pressée de pourvoir respirer normalement.
La fatigue se fait sentir
De l'autre côté, le paysage est différent, c'est le désert. Nous arrivons à Muktinath contentes de notre journée, et épuisées.
Les jours suivant nous évoluons dans un paysage désertique, c'est très beau, mais le vent est contre nous.
Arrivées à Jomson, une grosse étape du trek, nous décidons de prendre un bus pour finir la boucle... un parcours périlleux nous attend. La route est dans un piteux état, en redescendant la réalité de la saison des pluies nous frappe pendant les 8 heures de trajet. La route n'est plus qu'un amas de boue, de pierres. Le bus longe dangereusement des falaises, le vide n'est pas loin, nous avons soudain peur. Nous ne faisons plus d'étapes de villages en village, mais d'obstacles en obstacles, nous changeons de bus plusieurs fois, celui ci s'arrête la ou une cascade barre la route, une autre fois, le chauffeur trouve la route trop risquée et nous continuons à pied sur une centaine de mètres, un autre bus nous attend de l'autre côté. On est étonnées de voir que dans une telle situation, les népalais soient si bien organisés, nous n'attendons presque pas entre chaque bus. Nous prenons conscience du quotidien que doivent vivre ces gens, du temps que ça met pour faire 30 Km (une journée entière). On est vivantes pour vous écrire, mais sans surprises nous avons appris que chaque année, au moins un bus tombe dans le ravin.
Nous sommes de retour à Pokara ou depuis quelques jours nous ne faisons rien d'autre que nous reposer et manger dans de bons restos. Nous venons de prendre nos billets pour la turquie, départ le 1er septembre prochain. Nous retournons vers katmandou lundi pour explorer sa vallée et les villages alentours! Namaste